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Saint Bernard : « si Jésus-Christ est mon chef, comment ce Cœur qui est à mon chef ne serait-il pas aussi à moi ? »

Saint Bernard devant Jésus et Marie.
Saint Bernard vénère la Sainte Vierge avec l’Enfant Jésus. Détail du vitrail de l’église St-Michel, à Malaucène. Photo: Reinhardhauke (Own work) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons.
Saint Bernard, cette âme si tendre et si affectueuse envers Jésus Christ ne pouvait maquer d’avoir une dévotion particulière envers le Cœur de Jésus. Aussi nous a-t-il laissé sur ce Cœur adorable des paroles si belles, que nous ne pouvons nous empêcher de les citer :

Saint Bernard : « Oh qu’il est bon, qu’il est doux de faire sa demeure dans ce Cœur ! »

« Puisque, dit-il, nous voilà parvenu au Cœur très doux de Jésus et qu’il fait bon d’y demeurer, ne nous en laissons pas facilement arracher, car c’est de lui qu’il est écrit : “Ceux qui s’éloignent de vous auront leur nom tracé sur la poussière, qu’un léger souffle fait disparaître.”

« Mais quel sera le partage de ceux qui s’en approcheront ? Apprenez-le-nous, vous-même, ô bon Sauveur. Vous disiez à ceux qui venaient à vous ; “Réjouissiez-vous car vos noms sont écrits au ciel.”

« Nous nous approchons donc de vous, afin de tressaillir au souvenir de votre Cœur. Oh qu’il est bon, qu’il est doux de faire sa demeure dans ce Cœur ! Oh ! le riche trésor que votre Cœur, ô Jésus ! Je donnerai tout ce que j’ai, mes pensées et mes affections, pour l’acheter, jetant toutes mes inquiétudes dans le Cœur de mon Seigneur Jésus, qui me nourrira et m’assistera en toutes mes nécessités. Dans ce temple, dans ce Saint de saints, devant cette Arche du testament, j’adorerai et louerai le nom du Seigneur, en disant avec David : “J’ai trouvé mon cœur pour prier mon Dieu.”

« Et moi aussi j’ai trouvé le Cœur de mon roi, de mon frère, de mon tendre ami Jésus. Et avec ce Cœur, comment n’adorerais-je point ? Ce Cœur, j’ose le dire, c’est le mien, car si Jésus-Christ est mon chef, comment ce qui est à mon chef, ne serait-il pas aussi à moi ? De même que les yeux de ma tête sont vraiment mes yeux, ainsi ce Cœur spirituel est mon Cœur. Quel bonheur pour moi ! Je possède donc un seul Cœur avec Jésus. Et n’en soyons pas surpris, puisque saint Luc nous dit que les premiers chrétiens n’avaient qu’un cœur.

« Votre côté a été ouvert, afin que nous puissions avoir libre entrée dans votre Cœur, et que nous y puissions habiter à l’abri des agitations du monde ! »

« Ayant donc trouvé votre Cœur qui est aussi le mien, ô aimable Jésus, je vous prierai, vous qui êtes mon Dieu. Souffrez seulement que mes prières soient admises dans ce Sanctuaires pour être exaucées ; ou plutôt, attirez-moi tout entier dans votre Cœur. O le plus beau des enfants des hommes, lavez-moi de plus en plus de mes iniquités, afin que je mérite d’habiter tous les jours de ma vie dans votre Cœur. Votre côté a été ouvert, afin que nous puissions avoir libre entrée dans votre Cœur, et que nous y puissions habiter à l’abri des agitations du monde. Votre Cœur a été blessé, afin que cette plaie visible nous révélât la blessure invisible de l’amour. Qui donc pourra ne pas aimer un Cœur blessé de la sorte ? Qui pourra ne pas lui rendre amour pour amour ? »

Ce beau passage montre à l’évidence combien Saint Bernard, le saint abbé de Clairvaux, aimait le Cœur de Jésus. On sent qu’il affecte le répéter coup sur coup le mot Cœur de Jésus, afin d’en savourer tout la douceur, et afin de faire pénétrer plus profondément dans l’âme de ses pieux auditeurs la tendre dévotion dont il était lui-même tout rempli.


Source : extrait de « Le Sacré Cœur de Jésus d’après S. Alphonse de Liguori » par le Pe Saint-Omer, Rédemptoriste.