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Les dons du Cœur de Jésus

L’institution de l’Eucharistie (détail), Fra Angelico, Museo Nazionale di San Marco, (photo Widimedia Commons).

A l’occasion du centenaire de l’extension de la solennité du Sacré Cœur à l’Église universelle, le pape Pie XII a publié l’encyclique « Haurietis aquas in Gaudio » pour étudier les principes fondamentaux du culte du Sacré Cœur et pour réfuter plusieurs erreurs qui minimisent ou méprisent cette dévotion. Dans ce bref extrait rapporté ci-dessous, le Pape médite et contemple, à partir des pages de l’Evangile, les manifestations d’affection que le Cœur du Christ a exprimées pendant sa vie mortelle, qu’Il exprime aussi maintenant et qu’Il exprimera pendant toute l’éternité.

Les intertitres ont été ajoutés par la rédaction pour faciliter la compréhension.


La divine Eucharistie et le sacerdoce

34. Qui pourrait décrire dignement les sentiments dont était imprégné le Cœur divin, indices de son amour infini, aux moments où il se donnait lui-même aux hommes dans le sacrement de l’Eucharistie, où il leur donnait sa Mère très Sainte et nous faisait participer à la charge sacerdotale ?

35. Avant de partager la dernière Cène avec ses disciples, le Christ Notre-Seigneur, qui savait qu’il devait instituer le sacrement de son corps et de son sang, par l’effusion duquel une nouvelle alliance devait être scellée, sentit son Cœur s’animer de sentiments ardents, qu’il exprima à ses apôtres par ces paroles : « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. » (71) Ces sentiments ont, sans aucun doute, été plus ardents lorsque « Il prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : “Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi.” Et pareillement pour la coupe, après qu’ils eurent soupé, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, répandu pour vous. » (72)

36. On peut donc affirmer que la divine Eucharistie, en tant que sacrement par lequel il se donne aux hommes et sacrifice par lequel il s’immole perpétuellement « du lever jusqu’au coucher du soleil » (73), ainsi que le sacerdoce, sont des dons du Cœur très sacré de Jésus.

Marie, la Mère de Dieu et aussi notre Mère

37. Un don très précieux également de ce Cœur très sacré est comme Nous l’avons dit, Marie, la Mère de Dieu et aussi notre Mère très aimante à tous. Elle a été la Mère de notre Rédempteur selon la chair et son Associée pour ramener les fils d’Ève à la vie de la grâce, ce qui lui valut d’être appelée la Mère spirituelle de tout le genre humain. Saint Augustin a écrit à ce sujet : « Elle est la Mère des membres du Sauveur que nous sommes, parce qu’elle a coopéré par sa charité à ce que naissent à l’Église des fidèles qui sont membres de cette tête. » (74)

Le sacrifice cruel de la croix

38. Au don non sanglant de lui-même, sous les espèces du pain et du vin, notre Sauveur Jésus-Christ a voulu ajouter comme témoignage principal de son intime et infini amour, le sacrifice cruel de la croix. Il a ainsi donné un exemple de cette charité suprême qu’il a proposée à ses disciples comme le plus haut point d’amour, lorsqu’il leur a dit : « Nul ne peut avoir d’amour plus grand que de donner sa vie pour ses amis. » (75)

C’est pourquoi l’amour de Jésus-Christ, Fils de Dieu, par le sacrifice du Golgotha, révèle excellemment et d’une façon significative l’amour de Dieu lui-même : « À ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. » (76)

C’est pourquoi notre Rédempteur a été cloué sur la croix par ses bourreaux plus par amour que par force ; et son sacrifice volontaire est le don suprême qu’il a fait à tous les hommes, selon cette phrase concise de l’Apôtre : « Il m’a aimé et il s’est livré lui-même pour moi. » (77)


Notes : (71) Luc. 22, 15. – (72) Luc. 22, 19 20. – (73) Mal. 1, 11. – (74) De sancta virginitate, VI : PL XL, 399. – (75) Io. 15, 13. – (76) 1 Io. 3,16.  – (77) Gal. 2, 20.

Encyclique Haurietis Aquas in Gaudio, du 15 mai 1956, Bonne Presse.