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Coeur de Jésus affligé à cause de l’ ingratitude du monde

Ingratitude du monde - Christ montré au peuple, Jan Mostaert - Metropolitan Museum of Art
Le Christ montré au peuple, 1510-15 (détail), Jan Mostaert (Hollande, actif en 1498, décédé en 1555/56). The Metropolitan Museum of Art. Image : CC0 1.0 Universal (CC0 1.0) Public Domain.

Ingratitude des hommes : voilà la douloureuse plainte que Jésus a exprimée à sainte Marguerite-Marie Alacoque. Ci-dessous, une explication synthétique du refus de recevoir la grâce d’aimer le Coeur de Jésus et une exhortation à la demander au Coeur de Marie.

Un jour, saint François d’Assise allait pleurant et soupirant par les chemins et les bois et paraissait inconsolable. On lui demanda quelle était la cause de cette profonde affliction ; il répondit :

« Eh ! comment voulez-vous que je ne pleure pas, quand je vois que l’Amour n’est point aimé ! Je vois un Dieu aimer l’homme presque jusqu’à la folie, et l’homme se montrer si ingrat envers ce Dieu !… »

« Voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes… » – les hommes répondent par l’ ingratitude

Si cette ingratitude affligeait tant le cœur de saint François, figurons-nous combien elle a dû affliger davantage le Coeur de Jésus-Christ au jardin de Gethsémani. Il était venu du ciel pour allumer sur la terre le feu de l’amour divin, et Il voyait que l’homme répondrait bien peu à tant de preuves d’amour ; cette seule vue était capable de Le faire mourir mille fois de douleur.

Quand nous avons rendu service à l’un de nos semblables et qu’il y répond par de l’ingratitude, nous en ressentons une peine plus insupportable que toute souffrance corporelle. Quelle douleur n’a donc pas dû ressentir le Cœur si tendre et si aimant de Jésus, en voyant qu’en retour de ses bienfaits et de son amour, Il ne recueillerait de notre part que des offenses et des injures, comme David l’avait prédit en ces termes : « Ils m’ont rendu le mal pour le bien, la haine pour l’amour ! » (Ps. 108.5)

Cette prophétie s’est accomplie dans la passion de notre Sauveur. Mais encore aujourd’hui ne semble-t-Il pas se plaindre de se trouver comme un étranger parmi les siens ? (Ps. 56.9) car Il en voit un grand nombre qui vivent sans L’aimer, comme s’il n’avait rien souffert pour leur amour. (…)

Comment se fait-il que nous soyons si ingrats envers Jésus-Christ ?

Dites-moi, pouvait-Il faire davantage pour mériter notre amour ?

Si le Fils de Dieu avait eu à sauver de la mort son Père même, qu’eût-Il pu faire de plus que de s’abaisser jusqu’à se revêtir de la chair humaine et sacrifier sa vie pour Le racheter !

Disons plus : si Jésus-Christ n’eût été qu’un pur homme, et non une personne divine, et qu’Il eût voulu, par quelque preuve d’affection, obtenir l’amour de Dieu, aurait-Il pu faire plus qu’Il n’a fait pour nous ? Et si un de nos serviteurs eût donné son sang et sa vie pour l’amour de nous, n’aurait-il pas enchaîné notre coeur ? Ne nous aurait-il pas obligés à l’aimer, au moins par reconnaissance ? Pourquoi donc Jésus-Christ, qui a été jusqu’à donner sa vie pour nous, n’a-t-Il pas encore pu parvenir à gagner notre amour ?

Le Sacré Coeur nous demande un culte d’amour et de réparation

Ah ! ce qui affligea tant le Coeur de notre Rédempteur au jardin des Oliviers, ce fut bien moins la prévision de sa Passion, que l’ingratitude par laquelle les hommes devaient répondre à son amour.

C’est cette ingratitude qui Lui fit suer du sang en Le réduisant à l’agonie, et Le remplit d’une tristesse si grande, qu’elle suffisait seule, comme Il l’a déclaré, pour le faire mourir : « Mon âme est triste jusqu’à la mort. »

C’est cette ingratitude qui L’avait déjà fait pleurer dans l’étable de Bethléem.

C’est cette ingratitude qui Le fit mourir dans la désolation, sur la croix.

C’est cette ingratitude qui Lui fit désirer qu’on rendît dans ces derniers temps un culte spécial de réparation et d’amour à son Sacré-Cœur : « Voilà, disait-Il à sainte Marguerite-Marie, voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes !… et Je ne reçois de la plupart que des ingratitudes. » (…)

Demandons continuellement au Coeur de Jésus la grâce de L’aimer ; demandons-la aussi au Coeur de Marie ; cette divine Mère est la dispensatrice de toutes les grâces : et la grâce qu’elle dispense le plus volontiers, c’est le don de l’amour divin.


Source : extrait de l’ouvrage « Le Sacré Coeur de Jésus d’après St Alphonse de Liguori – par le P. Saint-Omer, Rédemptoriste », avec quelques intertitres ajoutés par la rédaction.