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La parabole des vierges sages et des vierges folles

Les vierges sages et les vierges folles
Détail du vitrail « Les vierges sages et les vierges folles », par Wailes (circa 1862), St-George’s Church, Benenden, Angleterre. Photo : Jules & Jenny from Lincoln, UK / CC BY 2.0 / Wikimedia commons.

« Jésus adressait ses leçons aux hommes de tous les pays et de tous les siècles. Aussi, sachant que presque tous, oublieux de leur salut, arrivent inopinément au tribunal de Dieu, multiplia-t-Il les comparaisons pour exhorter ses disciples à la vigilance.

« “Veillez et priez, disait-Il. Quand un maître quitte sa maison pour faire un long voyage, il assigne à ses serviteurs leurs diverses fonctions, et prescrit au portier d’être sur pied pour le recevoir à son retour. De même, attendez le maître de la maison, car vous ne savez s’il viendra le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou seulement le matin ; attendez-le toujours, de peur qu’il n’arrive inopinément et ne vous trouve endormis. Et ce que je vous dis à vous, je le dis à tous : Veillez. Ne vous laissez point appesantir par l’excès du boire et du manger, ni préoccuper par les nécessités de la vie présente ; autrement, vous serez surpris par l’heure fatale où Dieu, d’un coup de filet, prendra tous les hommes éparpillés sur la surface de la terre. Veillez et priez en tout temps, afin que vous soyez trouvés dignes d’échapper aux calamités de l’heure dernière, et de paraître sans crainte devant le Fils de l’homme.

« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure »

« Ecoutez cette parabole : Dix vierges devaient aller, la lampe à la main, au-devant de l’époux, pour le conduire à l’épousée. Cinq d’entre elles étaient prudentes, et les cinq autres fort étourdies. Les vierges sages, réfléchissant que l’époux pouvait tarder, allumèrent leurs lampes et prirent avec elles un vase d’huile, en cas de besoin. Les vierges folles prirent leurs lampes, mais ne songèrent nullement à faire provision d’huile. Or, l’époux se faisant beaucoup attendre, toutes s’assoupirent et finirent par s’endormir tout à fait. Mais voilà qu’au milieu de la nuit, on entend pousser de grands cris : Voici l’époux, le voici qui arrive, courez vite au-devant de lui. Toutes les vierges s’éveillèrent et préparèrent leurs lampes, mais les vierges folles, voyant leurs lampes s’éteindre et manquant d’huile pour les rallumer, prièrent les autres de leur en donner. Celles-ci, craignant de n’en avoir pas trop pour elles, dirent à leurs compagnes d’aller en acheter aux marchands. Or, pendant qu’elles y allaient, l’époux arriva, les vierges sages l’accompagnèrent et entrèrent avec lui dans la salle des noces, puis la porte fut fermée. Les vierges folles arrivèrent aussi et frappèrent à la porte en disant : Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous ! Mais l’époux leur répondit: En vérité, je vous le dis : je ne vous connais pas. »

Et Jésus conclut ainsi la parabole : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » où le divin Époux viendra chercher son épouse, la sainte Église, pour la conduire dans les cieux. Les sages qui ne cesseront de marcher vers lui, tenant en main la lampe de la foi, toujours entretenue par l’huile de l’amour, seront admis au festin des noces éternelles. Aux insensés dont la foi s’est éteinte parce que l’amour et les bonnes œuvres ont cessé de l’alimenter, l’Époux céleste dira : « Je ne vous connais pas ; vous ne faisiez point partie du cortège qui est venu au-devant de moi, vous n’avez point droit au banquet nuptial. »

Le jugement dernier

Ayant ainsi exhorté ses disciples à ne pas se laisser surprendre par la catastrophe finale et le retour subit du Fils de l’homme, Jésus reprit en ces termes son discours prophétique :

« Quand le Fils de l’homme, entouré de ses anges, sera descendu du ciel, il siégera sur un trône de gloire et de majesté. Toutes les nations seront rassemblées devant lui. Il séparera les bons des méchants, comme le berger sépare les boucs des brebis, et il mettra les uns à sa droite, les autres à sa gauche. Alors, s’adressant à ceux qui sont à sa droite » qui l’ont aimé et qui, par amour pour lui, ont aimé leurs frères, « le Roi leur dira : « Venez, les bénis de mon Père, venez prendre possession du royaume préparé pour vous dès l’origine du monde. J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais sans asile, et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez revêtu; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi.

« Alors, les justes lui diront : “Quand est-ce donc que nous vous avons vu ayant faim, et que nous vous avons rassasié ; ayant soif, et que nous vous avons donné à boire ; sans asile, et que nous vous avons recueilli ; nu, et que nous vous avons revêtu ; malade ou en prison, et que nous sommes allés à vous ?” Et le Roi leur répondra: « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait au plus petit d’entre mes frères, vous me l’avez fait à moi.

« Alors, il dira aux réprouvés qui sont à sa gauche : “Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour Satan et pour ses anges,” et que vous avez mérité par vos péchés contre Dieu et contre vos frères. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire. J’étais sans asile, et vous ne m’avez pas recueilli ; nu, et vous ne m’avez point vêtu ; malade, en prison, et vous ne m’avez point visité. »

« Alors, eux aussi, lui diront :  » Quand est -ce que nous vous avons vu ayant faim ou soif, nu, sans asile, malade, en prison sans que nous vous ayons assisté ? Et il leur répondra :  » En vérité, je vous le dis, quand vous avez délaissé le plus petit d’entre les miens, moi aussi, vous m’avez délaissé.  »

Et la sentence recevra immédiatement son exécution « Ceux-ci s’en iront à l’éternel supplice, et les justes à la vie éternelle. »

Par cette dernière révélation, Jésus enlève le voile qui cache aux hommes le terme où chacun doit nécessairement aboutir : le ciel éternel ou l’enfer éternel. Pendant ses trois années de prédication, il n’a cessé de montrer la voie qui mène au terme, la voie étroite qui conduit aux joies du paradis, et la voie large qui aboutit aux tourments de l’abîme.


Source : Extrait de « Jésus-Christ, sa vie, sa passion, son triomphe », par le Pe Augustin Berthe. Les intertitres sont de la rédaction.