Menu Fermer

Garcia Moreno, le président qui a consacré son pays au Sacré Coeur

Gabriel Garcia Moreno, 1821-1875, (photo Wikimedia Commons). A droite, le tableau du Sacré Coeur devant lequel a été prononcée la Consécration nationale de l’Equateur au Sacré Coeur. (photo DR)

Parmi les hommes dévoués à la cause du Sacré Cœur de Jésus, il faut nommer l’illustre président de la République de l’Equateur, Garcia Moreno, tombé sous le fer des assassins, le 6 août 1875.

Lorsqu’il étudiait à Paris, il montrait déjà sa foi et sa grande âme. Il s’était réservé le dimanche pour se reposer et servir Dieu. Il passait ce saint jour, en partie à l’église, en partie à la promenade. Il dédaignait toute autre distraction, et, tout le temps de son séjour dans cette capitale, il ne visita pas un théâtre.

Il quitta la France en 1857 ; en 1860 il était élu président. Profondément catholique, il avait résolu de l’être partout et toujours. Parlant un jour des misérables équivoques au sujet de la liberté, il se prit à dire : « Et moi aussi je suis libéral, mais entendons-nous. Pour moi, la liberté c’est le pouvoir de faire le bien ; mais de faire ou laisser faire le mal, jamais ! »

Son grand repos était la prière. Dans sa maison, auprès de ses familiers, de sa garde et de ses domestiques, il faisait office de bon père de famille. Tous les jours la prière et le chapelet, tous les dimanches et fêtes lecture sur l’office du jour selon l’usage de l’Espagne. « C’était une joie et un exemple de le voir prier, disait un de ses parents. Sa voix noble, sonore et pénétrante nous lisait le texte connu ; mais parfois sa piété lui inspirait des paroles nouvelles qui avaient trait aux besoins du moment. Il demandait du secours pour les nécessités pressantes de l’Etat, priant Dieu de lui dicter ce qu’il devait faire. »

Don Garcia Moreno était vraiment le père de son peuple ; en conséquence, il veillait aussi avec une rare sollicitude à ce que le pain de la parole de Dieu et l’instruction religieuse ne manquent point. (…)

Il avait fait, en présence de son pays et avec son pays, des actes de foi éclatants et sublimes. Seul, dans le monde entier, il avait, en tant qu’homme d’Etat, protesté contre l’invasion de Rome. Il avait solennellement consacré sa République au Sacré Coeur de Jésus. On l’avait vu, dans une mission, lui président, porter processionnellement la croix sur ses épaules dans les rues de Quito [la capitale]. (…)

Il disait à ses amis : « On me tuera, mais Dieu ne meurt pas. » Peu de jours avant sa mort, il écrivait au Souverain Pontife : « Aujourd’hui que les loges des pays voisins cherchent les moyens de m’assassiner, j’ai plus que jamais besoin de la protection divine, afin de vivre et de mourir pour la défense de notre sainte religion. Quel bonheur n’est-ce pas pour moi d’être détesté et calomnié pour l’amour de notre divin Rédempteur. Et quel immense bonheur ce serait pour moi, si votre bénédiction m’obtenait du ciel la grâce de verser mon sang pour Celui qui, étant Dieu, a voulu verser le sien pour nous sur la croix ! » (…)

Le 6 août, premier vendredi du mois, jour où il fut assassiné, il avait communié en l’honneur du Sacré Cœur de Jésus. Vers une heure, en se rendant au Palais du gouvernement, comme il passait devant la cathédrale où le Saint Sacrement était exposé, il y entra pour L’adorer. A sa sortie, il fut frappé par trois assassins. Transporté dans la cathédrale, il y expira devant l’autel de Notre Dame des Douleurs, après avoir reçu les derniers sacrements, et après avoir pardonné à ses meurtriers.

Sa dernière parole fut : « Dieu ne meurt pas. » Plût au ciel que tous les peuples eussent un Garcia Moreno pour les gouverner !


Extrait de « Le Sacré-Cœur de Jésus d’après S. Alphonse de Liguori », P. Saint-Omer, Rédemptoriste