Oh ! combien est belle l’âme ornée de la vertu de l’humilité ! L’humble de cœur, nous dit saint Paulin devient le Cœur de Jésus-Christ même : Humilis Corde Cor Christi est.
Et pourquoi ? C’est que l’humilité nous unit au Cœur de Jésus-Christ, qui est l’humilité même, comme il nous l’a enseigné de sa propre bouche :
« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (1).
Avant Jésus-Christ, cette belle vertu était peu connue et peu aimée, ou plutôt était abhorrée sur la terre.
Partout régnait ce maudit orgueil qui causa le malheur d’Adam et de tout le genre humain ; c’est pourquoi le Fils de Dieu est venu du ciel pour nous l’apprendre, non seulement par sa parole, mais encore par son exemple.
A cette fin Il s’humilia jusqu’à se faire homme, en prenant la forme de serviteur (2). Il voulut même, parmi les hommes, être traité comme un objet de mépris et comme le dernier de tous, ainsi que l’appelle Isaïe (3).
En effet, à Bethléem, nous le voyons né dans une étable et couché dans une crèche ; à Nazareth, nous le voyons inconnu et pauvre dans un atelier, faisant l’office de serviteur d’un petit artisan. Nous le voyons enfin à Jérusalem, flagellé comme un esclave, souffleté comme un homme vil, couronné comme un roi de théâtre, et crucifié comme un criminel. Ecoutons après cela, ce qu’il nous recommande :
« Je vous ai donné l’exemple, dit-il, afin que vous fassiez vous-même ce que j’ai fait, pour vous (4) ».
C’est comme s’il eût dit : Mes enfants, si j’ai embrassé toutes ces ignominies, c’est afin qu’à mon exemple, vous ne les dédaigniez pas.
Saint Augustin en parlant de l’humilité de Jésus-Christ, nous dit que si un tel remède ne nous guérit pas de notre orgueil, il sera difficile de trouver un autre moyen de nous en délivrer. Voici ce que le même saint écrivait à un ami :
« Si vous voulez savoir quelle est la vertu principale à pratiquer pour nous rendre disciples de Jésus-Christ, et la plus efficace pour nous unir à Dieu, je vous dirai que c’est premièrement l’humilité, secondement l’humilité, troisièmement l’humilité ; interrogez-moi tant qu’il vous plaira, je vous répondrai toujours le même. »
(1 ) Matth. 11.26 ; (2) Phil. 2.7 ; (3) Is 53.3 ; (4) Joan. 13.15
Extrait de la méditation du premier vendredi du mois de juillet dans les « Méditations pour le Mois du Sacré Cœur, pour l’Heure Sainte et pour le premier vendredi du mois tirées des œuvres du Saint Docteur » par le Père Saint-Omer, Rédemptoriste.