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Le Christ-Roi : une royauté d’amour

Eucharistie - Triomphe de la royauté d’amour du Christ
Eucharistie, le Pain de Vie, détail du fresque de Frank Duveneck (1848-1919), intérieur de la chapelle du Saint-Sacrement, cathédrale Sainte-Marie, Basilique de l’Assomption (Covington, Kentucky). Photo: Nheyob (Own work) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons.

Le triomphe absolu de l’Amour de Jésus dans le coeur de l’homme n’est possible que par l’action de l’Eucharistie. Voici une méditation sur la royauté d’amour du Christ puisée dans les manuscrits de St Pierre-Julien Eymard (1811-1868).

La royauté du Christ n’effraye pas

Ici rien d’effrayant dans la majesté royale, rien de terrible dans la personne du Roi des rois ; ici tout respire la bonté, tout redit le « venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids de vos devoirs ou de vos peines, et je vous donnerai des forces nouvelles ».

Et ce Roi d’amour est servi par une cour la plus pure et la plus noble qui soit ; une cour sacerdotale, liée librement à lui par le voeu de chasteté parfaite, et consacrée par un caractère sacramentel.

Avant de commander, Jésus demande notre amour

Mais, c’est par l’amour qu’Il règne sur ses sujets.

Avant de commander, il se fait aimer. A l’apôtre Pierre, Jésus dit : « M’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Et quand Pierre a répondu : « Seigneur, vous qui savez tout, vous savez que je vous aime », alors Jésus commande : « Pais mes agneaux », « Pais mes brebis ». Et Pierre a obéi avec amour, il a obéi jusqu’au martyre.

De quoi n’est pas capable celui qui agit sous l’inspiration et avec la puissance de cet amour de Jésus-Christ ? Les vertus les plus hautes lui sont aisées, les sacrifices les plus héroïques lui sont faciles ; la perte de ses biens, de sa liberté, de son honneur, de la faveur humaine, rien de cela ne fait fléchir son coeur ; avec saint Paul il redit : en tout cela nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés. (Rom. VIII, 37)

Jésus-Christ devient ainsi la loi souveraine de l’homme. Un chrétien, pénétré de son amour, ne reconnaît plus d’autre maître que lui, plus d’autre loi que la sienne. Tout ordre qui est contraire à cette loi divine, il le repousse comme un blasphème et un sacrilège. Il n’est plus que chrétien.

La royauté d’amour dans l’Eucharistie

Toutefois ce triomphe absolu de l’amour de Jésus-Christ dans le coeur n’est possible que par l’action de l’Eucharistie.

Par elle, Jésus-Christ grave sa loi dans le coeur du chrétien, parce qu’il lui en donne l’intelligence pratique et lui en goûte le bonheur de l’accomplir.

Par elle, Il communique à l’âme ce feu divin qu’il est venu apporter sur la terre et qu’il brûle de voir embraser tous les coeurs.

Par elle, Il s’unit sacramentellement à tout l’homme, à son corps et à son âme ; il étend, en quelque manière, au communiant, le mystère de l’Incarnation ; il fait de lui comme un autre lui-même, car il le fait vivre de lui et demeure en lui pour l’aider à agir comme lui.

Seigneur, restez avec nous !

Honorons donc bien le Roi d’amour dans l’Eucharistie, aimons-le comme notre Père, servons-le comme notre Dieu. C’est la condition pour le garder toujours au milieu de nous. Que de pays où Jésus-Christ n’est plus roi que par son droit à la royauté ! Il les a abandonnés parce qu’il n’y recevait plus ni respect, ni amour, ni hommages. (…)

Oh ! disons bien à Notre-Seigneur : restez avec nous, car l’ombre de l’irréligion s’étend sur le monde. Que deviendrons-nous si ce divin Soleil venait à disparaître de notre horizon ? Pour écarter ce malheur, entourons le Roi d’amour de tous les hommages dont nos coeurs sont capables. Ainsi nous lierons Jésus-Christ à notre vie, et notre vie le sera à son amour, puis à sa gloire.


Source : « La Sainte Eucharistie – fêtes et mystères », Bienheureux Pierre-Julien Eymard. Intertitres de la rédaction.