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Méditation proposée pour le mois d’octobre : la tendresse du Cœur de Jésus

La tendresse est une forme particulière de l’amour. C’est le cœur qui s’épanche avec abandon sur des êtres choisis. La bonté est pour tous ; la tendresse est pour les amis.

Au milieu de la foule qui reçut les bienfaits du Sauveur, il y eut des privilégiés qui bénéficièrent d’une préférence et qui pénétrèrent dans les plus profondes retraites du son cœur.

Au premier jour où il apparut en ce monde, nous Le trouvons dans une crèche. Hélas ! Tout manque à ce berceau de ce qui entoure ordinairement les nouveau-nés, tout manque, sauf l’amour d’une mère. Jésus devait reconnaître par les plus touchantes attentions cet amour qui L’avait accueilli en ce monde. Du sein de l’éternité, Il avait enrichi déjà celle qui devait être sa mère des trésors de la grâce ; petit enfant, adolescent, Il lui prodigua ses divines caresses et lui donna les doux et naïfs témoignages de la plus ineffable tendresse.

Saint Joseph eut part à ces faveurs précieuses, lui, le protecteur de la mère et de l’enfant, qui les nourrissait du fruit de son travail, qui les dérobait par une prompte fuite aux recherches de leurs ennemis, qui veillait sur eux avec sollicitude sur la terre étrangère. Qui nous révèlera les merveilles de cette enfance divine où les charmes du premier âge s’épanouissaient un à un comme s’il ne s’agissait point d’un Enfant-Dieu ? Qui nous montrera Jésus souriant à Marie, souriant à Joseph, les ravissant par ses grâces divines, s’endormant, même grand, la tête sur leurs genoux ? Ainsi nous le représente Gerson qui a tant médité cette divine enfance. « Prévenant, dit-il, les désirs de son père nourricier, Jésus s’attache à son cou avec les caresses des petits enfants les plus aimables. »

Dieu s’était révélé plusieurs fois dans la loi de crainte (l’Ancien Testament), et nous vénérons les patriarches qui eurent avec lui des rapports plus intimes. Dieu avait parlé à Noé, à Moïse ; Salomon le voyait apparaître dans ses songes ; les prophètes Le contemplaient sous différentes figures ; mais qui donc fut privilégié parmi eux comme Marie et Joseph ? Qui prit son Dieu entre ses bras, Le pressa sur son cœur, posa ses lèvres sur ce front qui se tendait tout seul ? Qui donc put lui dire : Mon Fils ! Et à qui Jésus répondit-Il : Ma mère ! Ou : Mon père !

Car il vint un jour, dans cette humble demeure, où le Verbe de Dieu – celui qui est la parole éternelle – prononça sa première parole terrestre. Cette première parole, ce dut être : Marie ! Ce dut être : Ma mère ! Puis, glissant doucement des genoux de sa mère, l’Enfant vint se suspendre au cou de Joseph, ravi d’admiration, et Il murmura aussi le nom de père. L’épouse du Cantique répétait à son Bien-Aimé : Que votre voix si douce résonne à mon oreille : Sonet vox tua in auribus meis vox enim tua dulcis (Ct II, 14). Ainsi durent parler Marie et Joseph savourant les délices de cette ineffable tendresse.

Devenu homme et s’en allant à travers la Judée pour annoncer au peuple le royaume de Dieu, Jésus garda, vibrante dans son cœur, cette fibre des saintes amitiés. Les apôtres sont déjà des élus parmi les disciples : c’est le collège apostolique entier ; ils ont pour ainsi dire un caractère officiel ; ils seront les premiers pasteurs, les premiers évêques enseignés par le Maître et qui enseigneront les autres. Jésus en choisit encore parmi eux qui jouiront d’une intimité plus grande, qui L’accompagneront partout. Pierre, Jacques et Jean sont mêlés de plus près à ses triomphes et à ses douleurs. Il les emmène quand Il va ressusciter la fille de Jaïre. On les trouve au Thabor, à Gethsémani. Quand, profitant de la familiarité divine, ces privilégiés Lui demandent, tantôt d’être assis à sa droite dans son royaume, tantôt de faire descendre le feu du ciel sur une ville inhospitalière, Notre Seigneur ne se fâche pas de leur compréhension si lente et de la grossièreté de leurs vues ; Il leur répond avec douceur et leur enseigne, sans se lasser, la bonté et l’humilité. Quand, après s’être vanté encore d’être prêt à mourir pour Lui, Pierre L’abandonnera comme les autres au jardin des Oliviers, Il n’aura point d’amers reproches.

L’un des trois entrera plus avant dans les profondeurs de la tendresse divine ; il est nommé « le disciple que Jésus aimait ». Notre Seigneur lui donne des preuves admirables de confiance : au Cénacle, Il le laisse reposer sur son Cœur ; sur la Croix, Il lui lègue sa mère.

Son pied connaît le chemin d’une maison amie : c’est Béthanie. Il y accepte l’hospitalité : fecerunt ei coenam ibi, s’y délasse des fatigues du jour, et y ouvre plus intimement son cœur. Marthe prépare son repas ; Marie s’assied à ses pieds et boit pour ainsi dire sa parole. Quand leur frère Lazare meurt, Jésus verse sur lui des larmes, de vraies larmes d’ami, et Il ne peut souffrir de le laisser en proie à la corruption du tombeau : « Lazare, lève-toi », lui dit-Il, et Lazare ressuscite.

Encouragement donné à tous les sentiments légitimes et purs de notre pauvre terre : que cette tendresse du Cœur de Jésus plane sur toutes nos amitiés ! Choisissons nos amis parmi ceux qui Le suivent ; supportons leurs défauts ; soyons-leur dévoués, fidèles jusqu’à la mort ; encourageons-nous ensemble à mieux aimer Jésus ; que son Cœur soit le rendez-vous assuré où nous nous trouvions en toutes circonstances.

Sacré Cœur de Jésus, j’ai confiance en Vous !


Source : « Mois du Sacré Cœur de Jésus »