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Méditation proposée pour le mois de février : la miséricorde du Cœur de Jésus

Être miséricordieux, avoir le cœur tourné vers la misère, quel mot bien fait, et comme il s’applique bien à Jésus ! C’est pour les pécheurs qu’Il est venu sur terre ; comment n’aurait-Il pas de compassion pour eux ? Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. (Mt IX, 13)

Cette tendresse pour les pécheurs qu’on nomme la miséricorde, Il la traduit en paraboles. C’est l’enfant prodigue qui a abusé de l’amour de son père, qui a dissipé follement son héritage, et que le père accueille le cœur plein de joie quand son enfant, pris de repentir, vient tomber à ses pieds. C’est la brebis perdue et le pasteur qui laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres, et court après celle-là jusqu’à ce qu’il la retrouve. Et quand il l’a trouvée, il la met sur ses épaules et la rapporte au bercail, en disant à ses amis : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. En vérité, je vous le dis, ajoute Notre Seigneur, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur converti que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui persévèrent. »

Mais les actes, ah ! les actes, plus encore que les paroles, ont proclamé bien haut son amour et sa miséricorde, à tel point que les Pharisiens hypocrites et orgueilleux accusaient justement Jésus d’être l’ami des pécheurs (Mt XI, 19). Que de faits leur donneraient raison !

Jésus rencontre la Samaritaine au bord du puits de Jacob. C’est une femme de mauvaise vie, et elle est d’une tribu à laquelle les Juifs ne se mêlent point ; n’importe ! Il l’aborde le premier et lui demande à boire, pour la gagner par la satisfaction d’un service rendu ; puis, aussitôt, Il lui dévoile sa vie criminelle et lui parle de cette eau divine après laquelle on n’a plus soif : Si tu savais le don de Dieu ! (Jn IV 10)

On lui amène une femme adultère. Affaissée à ses pieds, courbant la tête sous le poids de la honte, elle attend sa sentence, car la loi juive la condamne à la lapidation. Et ceux qui l’avaient amenée attendaient la parole de Jésus. Allait-Il la condamner, contrairement à ce qu’Il enseignait ? Allait-Il excuser son crime et se mettre ainsi en opposition avec la loi de Moïse ? Jésus écrit sur le sable et la foule peut lire : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. »

Et Madeleine ! Et Pierre ! Quelle histoire que la leur ! Madeleine, était une pécheresse publique ; Il se laisse approcher par elle ; les Pharisiens murmurent. « Ah ! disent-ils, si c’était un prophète, il saurait bien ce qu’elle est ». Mais lui, qui veut son âme, sait qu’on ne gagne pas les cœurs par le dédain. Il prend sa défense et quand, émue de cette incomparable bonté, la pécheresse est devenue la plus sublime des repentantes et l’amante passionnée du Sauveur, Il prononce sur elle la parole éternelle : « Beaucoup de péchés lui seront remis, parce qu’elle a beaucoup aimé. »

Pierre, bon et généreux jusqu’à la présomption, mais faible jusqu’au crime, Pierre, après avoir dit à son Maître qu’il donnerait sa vie pour Lui, le renie jusqu’à trois fois et affirme à une servante qu’il ne connaît pas cet homme-là. Jésus n’a pas pour lui d’amers reproches ni de ressentiment, mais un regard d’une tendresse triste, un regard qui perce le cœur et fait jaillir chez Pierre ces larmes de repentir qui ne tariront qu’avec sa vie.

Le bon larron était déjà sur la croix ; il vivait cette heure suprême où il est encore temps de se repentir mais où, bientôt, il ne sera plus temps. Un seul élan de foi et de regret porte son cœur vers Jésus : « Seigneur, souvenez-vous de moi quand vous serez dans votre royaume ». Et Jésus, miséricordieux jusqu’au dernier instant, lui répond par ces mots : « Tu seras aujourd’hui avec moi dans le paradis. »

Quelle indulgence aussi, quelle bonté, quelle tendresse dans la manière dont Jésus parle aux pécheurs ! Il les rassure : « Mon fils, aie confiance, tes péchés te sont remis. – Ma fille, aie confiance, ta foi t’a sauvée. » Quand Il leur pardonne, c’est sans reproche amer. « Où sont ceux qui t’accusent ? » dit-il à la femme adultère. « Personne ne t’a condamnée ; je ne te condamnerai pas non plus. Va et ne pèche plus. »

Instruits à l’école d’un tel Maître, soyons donc bons pour le pécheur tout en détestant le péché. Ne méprisons personne : qui sait où nous irions si Dieu ne nous soutenait pas ? Pensons combien nous-mêmes avons besoin d’indulgence ; souvenons-nous que Notre Seigneur a dit : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. »

Sacré Cœur de Jésus, j’ai confiance en Vous !


Source : « Mois du Sacré Cœur de Jésus »