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Méditation proposée pour le mois de mars : les prédilections du Cœur de Jésus

Quand Il était sur la terre, Jésus a aimé surtout les petits, les faibles, les souffrants, les pauvres et les délaissés. Il a aimé les pécheurs, mais pour les convertir et se les attirer. Il est la sainteté, Il veut rendre tout saint, Il aime ce qui est saint.

Si nous nous demandons quels sont aujourd’hui les privilégiés de Jésus, nous verrons que les inclinations de son Cœur divin n’ont pas changé. Il aime toujours les petits s’ils reconnaissent leur bassesse, les faibles pour les réconforter, les souffrants, les pauvres et les délaissés s’ils supportent avec patience leurs peines et leur abandon. Il accueille toujours le pécheur quand celui-ci vient à lui avec un cœur contrit et humilié.

Sainte Marguerite-Marie, une de ses plus fidèles disciples, et celle qu’Il a spécialement chargée de manifester les secrets de son Cœur, nous révèle ses prédilections en divers endroits de ses écrits ou de ses entretiens.

1. « L’âme la plus humble et la plus méprisée, nous dit-elle, sera la plus avant dans ce Cœur adorable. » En effet, l’être plein de lui-même, le suffisant et le superbe, ne sauraient pénétrer dans le Cœur de Celui qui s’est abaissé jusqu’à descendre du ciel au fond de nos misères. Le Cœur de Jésus se complaît au contraire dans les âmes anéanties qui sont tout à Lui et trouvent tout en Lui lorsqu’elles ne sont plus rien elles-mêmes. C’est le complément de la parole : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur », ou de ce mot de l’Ecriture : « Dieu résiste aux superbes et il fait grâce aux humbles. »

2. « L’âme la plus dépouillée et dénuée de tout le possèdera davantage. » Jésus a dit dans le sermon sur la montagne : « Bienheureux les pauvres d’esprit, car le royaume des Cieux est à eux. » Eh bien, même sur cette terre, même avant d’aborder à la patrie céleste, l’âme qui se détachera des choses créées entrera en possession de toutes les richesses qui débordent du Cœur de Jésus. Quel bien supérieur peut-on avoir ?

3. « L’âme la plus mortifiée en sera la plus caressée. » Oui, il est légitime, il est naturel que ceux qui cherchent ici-bas toutes les satisfactions des sens ignorent celles de l’esprit, tandis que ceux qui crucifient leur chair voient s’ouvrir devant eux ce Cénacle du Bien-Aimé où l’âme se trouve ravie dans l’ineffable délice de l’amour pur et éternel.

4. « L’âme la plus obéissante le fera triompher. » Jésus a été soumis trente ans à deux créatures, saintes il est vrai, mais à deux créatures humaines ; il a été obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la Croix, donnant docilement ses mains et ses pieds aux bourreaux qui les voulaient percer. Renoncer à sa volonté propre pour prendre comme seul mobile de notre vie la volonté de l’Obéissance incarnée est un des plus grands hommages qu’on puisse Lui rendre : c’est Le proclamer roi et maître de nos cœurs. Et souvent, par une délicatesse inouïe de son amour, Jésus se plaît à satisfaire, même dans leurs secrets désirs, les âmes complètement abandonnées, où Il ne trouve jamais de résistance.

5. « L’âme la plus silencieuse en sera la mieux enseignée. » L’Esprit-Saint avait déjà dit : « Je la mènerai dans la solitude et je lui parlerai au cœur. » Le bruit du monde et le tumulte de l’imagination ne sont point propres aux divins entretiens. Le Seigneur est un Dieu jaloux : il faut qu’on L’écoute, Lui seul. Fuyons, autant que nous le pouvons, les distractions bruyantes, les conversations inutiles ; réalisons, même au milieu du monde, un petit oratoire au fond de notre cœur, et entrons-y quelquefois pour écouter Jésus. Ou mieux encore, entrons par la pensée dans son propre Cœur, imposons silence aux préoccupations étrangères ; là nous serons à la source de la divine parole, et une minute de ce précieux entretien nous donnera plus de science et de sagesse que toutes les études du monde.

6. « L’âme la plus charitable en sera la plus aimée. » C’est-à-dire l’âme qui aura le plus d’amour pour Lui ; oui, certainement, Il inonde de délices le cœur qui se perd en son cœur et Il lui ouvre le plus intime de Lui-même. Mais il s’agit aussi de l’âme qui a le plus de charité pour ses frères : charité en pensées, en paroles, en actions, patience avec tous, support mutuel, dévouement. L’amour de Dieu dans un cœur n’est jamais stérile : il y produit l’amour de nos semblables. « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur et par-dessus toutes choses, et votre prochain comme vous-même. » Notre Seigneur a joint ces deux commandements, et Il a dit que le second était semblable au premier. Un amour qui a Dieu pour principe et pour fin et qui s’étend à tout ce que Dieu fait, voilà ce qu’est la charité. Elle est naturelle au cœur qui aime Dieu. Quand un cœur en effet s’ouvre aux effluves du divin amour, il aime ce que Dieu aime. Jésus ayant montré tant de tendresse pour les faibles, les opprimés, les souffrants, ceux-ci restent toujours la passion des âmes où règne l’amour divin. Et Notre Seigneur, regarde comme fait à Lui-même ce que l’on fait au plus petit d’entre eux et nous le rend au centuple.

Sacré Cœur de Jésus, j’ai confiance en Vous !


Source : « Mois du Sacré Cœur de Jésus »