D’après le cardinal Louis-Édouard Pie (1815-1880) les chefs, c’est-à-dire ceux qui détiennent à quelque degré l’autorité civile de la chrétienté, et les élites intellectuelles, ont un rôle capital pour la restauration sociale en raison de leur position. « Ils peuvent beaucoup pour la vie ou la mort des âmes. (…) Tant que le prince n’est pas conquis à la vérité, l’apostolat peut multiplier les conquêtes individuelles, mais il ne remporte pas sa victoire définitive qui est la proclamation publique et sociale de la vérité ». L’actualité rend utile la publication de deux passages de son enseignement :
« Que tous les hommes influents observent religieusement et fassent observer de tous ceux qui leur obéissent le jour consacré à Dieu ; qu’ils assistent avec foi et piété au sacrifice des autels ; qu’ils entendent avec docilité et respect la parole évangélique… qu’ils viennent humblement avouer leurs fautes et puiser dans les sacrements catholiques la lumière et la force dont, pour leur part, ils ont assurément besoin, et bientôt leur exemple sera suivi et c’est à peine si les prêtres de Jésus-Christ suffiront à remplir le ministère des âmes. (…)
« Sachez-le donc bien, hommes d’ordre et de conservation, si le désordre finit par triompher en France, s’il vient un jour de complète ruine pour tous les intérêts à la fois, vous serez responsables au tribunal de l’histoire d’avoir opté pour tous ces malheurs plutôt que de revenir à la pratique d’une religion qu’avaient pratiquée vos pères depuis plus de quatorze siècles. Le salut était possible, vous n’aurez pas voulu l’acheter à ce prix ».
Source : La Royauté sociale de N.S. Jésus-Christ d’après le cardinal Pie », P. Théotime de Saint Just.