Dans un monde rongé par les erreurs du matérialisme et par la recherche effrénée des plaisirs, le Pape Pie XII a lancé en 1958 l’encyclique Haurietis Aquas sur le culte du Sacré Cœur. Ses enseignements restent toujours d’actualité pour les chrétiens qui veulent aujourd’hui une société conforme aux principes de l’Évangile. Nous en reproduisons ci-dessous quelques extraits [les titres sont nôtres].C’est du Sacré Cœur qu’il faut espérer le salut des hommes
Devant le spectacle de tant de maux qui, aujourd’hui plus que jamais, atteignent si vivement les individus, les familles, les nations et le monde entier, où devons-nous, Vénérables Frères, chercher le remède ? Peut-on trouver une forme de piété supérieure au culte du Cœur de Jésus, qui réponde mieux au caractère propre de la foi catholique, qui subvienne mieux aux besoins actuels de l’Église et du genre humain ? Quel culte est plus noble, plus doux, plus salutaire que celui-là, tout entier dirigé vers l’amour même de Dieu ? Enfin, quel stimulant plus efficace que l’amour du Christ – avivé et augmenté sans cesse par la dévotion au Cœur très sacré de Jésus – pour amener les fidèles à mettre en pratique, dans leur vie, la loi évangélique, sans laquelle – comme nous en avertissent les paroles du Saint-Esprit : « l’œuvre de la justice sera la paix » – il ne peut pas y avoir entre les hommes de paix digne de ce nom ?
(…) Il Nous plaît d’adresser de nouveau à tous nos fils dans le Christ ces paroles d’avertissement que Léon XIII, d’immortelle mémoire, adressait à la fin du siècle dernier à tous les fidèles et à tous ceux qui se préoccupent sincèrement de leur salut et de celui de la société civile : « Aujourd’hui, un autre symbole divin, présage très heureux, apparaît à nos yeux : c’est le Cœur très sacré de Jésus… resplendissant d’un éclat incomparable au milieu des flammes. Nous devons placer en lui toutes nos espérances ; c’est à lui que nous devons demander le salut des hommes, et c’est de lui qu’il faut l’espérer. »
C’est Notre vif désir que tous ceux qui se glorifient du nom de chrétiens et qui luttent activement pour établir le Royaume du Christ dans le monde trouvent dans la dévotion au Cœur de Jésus comme un étendard et une source d’unité, de salut et de paix. Cependant, personne ne doit penser que ce culte porte préjudice aux autres formes de dévotion dont le peuple chrétien, sous la conduite de l’Église, honore le divin Rédempteur. Au contraire, une dévotion fervente envers le Cœur de Jésus alimentera et accroîtra sans aucun doute, particulièrement, le culte de la sainte Croix et l’amour envers le très auguste Sacrement de l’autel. (…)
La solution pour les familles et les nations
Enfin, poussés par le désir ardent d’opposer de solides barrières aux machinations impies des ennemis de Dieu et de l’Église, et de ramener dans le sentier de l’amour de Dieu et du prochain les familles et les nations, Nous n’hésitons pas à présenter le culte du Cœur très sacré de Jésus comme l’école la plus efficace de l’amour divin ; Nous parlons de l’amour divin qui doit être le fondement du Royaume de Dieu dans toutes les âmes, dans les familles et les nations, pour les affermir, comme le disait avec beaucoup de sagesse Notre Prédécesseur de pieuse mémoire (*) : « Le Royaume de Jésus-Christ trouve sa force et sa beauté dans l’amour divin : son fondement et son sommet sont d’aimer saintement et dans l’ordre. De là résultent nécessairement les principes suivants : remplir ses devoirs inviolablement ; ne pas commettre d’injustice envers son prochain ; faire passer les biens humains après les biens célestes ; mettre l’amour de Dieu au-dessus de toutes choses ».
Veiller aussi au culte du Cœur Immaculé de Marie
Pour que des fruits plus abondants découlent dans la famille chrétienne et dans tout le genre humain du culte du Cœur très sacré de Jésus, les fidèles doivent veiller à l’associer étroitement au culte envers le Cœur immaculé de Marie. Puisque, de par la volonté de Dieu, la Bienheureuse Vierge Marie a été indissolublement unie au Christ dans l’œuvre de la Rédemption humaine, afin que notre salut vienne de l’amour de Jésus-Christ et de ses souffrances intimement unis à l’amour et aux douleurs de sa Mère, il convient parfaitement que le peuple chrétien qui a reçu la vie divine du Christ par Marie, après avoir rendu le culte qui lui est dû au Cœur très sacré de Jésus, rende aussi au Cœur très aimant de sa céleste Mère de semblables hommages de piété, d’amour, de gratitude et de réparation.
(*) Le Pape Pie XI.
Source : http://www.zenit.org/fr/articles/encyclique-de-pie-xii-sur-le-culte-et-la-devotion-au-sacre-coeur-de-jesus