Dans ce magnifique passage de l’Évangile, le Christ nous enseigne que s’il faut penser aux besoins du corps, il faut avant tout songer au salut de l’âme. Un enseignement particulièrement propice pour nos temps marqués par le matérialisme. Ci-dessous, l’histoire racontée par le Père Augustin Berthe.
« La caravane arriva bientôt au petit bourg de Béthanie, près de Jérusalem. Là résidait la famille aimée de Jésus, Lazare et ses deux sœurs, Marthe et Marie : Lazare, son fervent disciple; Marthe, son hôtesse empressée; Marie, la pécheresse de Magdala, convertie et transformée.
Tous les trois tressaillirent de joie en revoyant le Sauveur après sa longue absence, d’autant plus qu’on était au troisième jour de la fête, et qu’on n’espérait presque plus, vu les dispositions des autorités à son égard, qu’il se montrerait dans la cité sainte.
Si le travail est nécessaire, la prière l’est encore plus
Marthe, la maîtresse de la maison, se mit à préparer un festin digne de son hôte et de ses compagnons, tandis que Marie, invinciblement attirée aux pieds de Jésus, écoutait, silencieuse, les divines paroles qui sortaient de sa bouche. Depuis sa conversion, étrangère aux choses de la terre, elle ne pensait qu’au Dieu de miséricorde qui lui avait pardonné ses péchés, elle ne vivait que pour contempler son infinie bonté et lui témoigner son amour.
Cependant Marthe allait et venait, occupée des préparatifs du festin. Tout à coup, s’arrêtant devant le Sauveur, elle lui dit dans sa simplicité naïve :
« Seigneur, vous voyez que ma sœur me laisse toute seule aux soins du ménage : dites-lui donc de venir m’aider.»
« — Marthe, Marthe, répondit Jésus, vous vous inquiétez et vous agitez pour beaucoup de choses, et cependant une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée. »
Le divin Maître chérissait également les deux sœurs, car toutes deux agissaient, chacune à sa manière, pour lui plaire; mais Il voulait montrer par sa réponse à Marthe que, si le travail est nécessaire, la prière l’est encore plus.
S’il faut penser aux besoins du corps, il faut avant tout songer au salut de l’âme, et commencer ici-bas cette vie contemplative, qui ne finira point comme les travaux corporels, puisque nous la continuerons dans le royaume de Dieu.
Le lendemain, après avoir béni et consolé ses amis de Béthanie, Jésus gravit le mont des Oliviers et s’achemina vers la cité sainte.
Source : Extrait de « Jésus-Christ, sa vie, sa passion, son triomphe », par le Pe Augustin Berthe. L’intertitre est de la rédaction.