Dans cette brève citation de saint Anselme de Cantorbéry, le « Docteur magnifique », découvrez un hymne merveilleux à la divine miséricorde montrant comment notre Sauveur s’est « enchaîné » par elle aux pécheurs qui rentrent en eux-mêmes.
« Jésus est plein de douceur, quand Il incline la tête avant de mourir, quand Il étend Ses bras sur la croix, quand Son côté est ouvert, quand Ses pieds sont attachés ensemble par un même clou…
« En inclinant la tête, Il répond aux vœux de (l’âme) son épouse bien-aimée… Il lui dit : Me voici, je suis prêt ; j’incline la tête et je me penche vers toi, pour que tu puisses m’embrasser autant que tu le désires… Jésus est doux en étendant ses bras ; par là, il nous fait comprendre combien il désire nos embrassements…
La divine miséricorde ne veut pas nous quitter
« Il est doux dans l’ouverture de Son côté, parce que cette blessure nous révèle les richesses de Sa bonté et la charité de Son Cœur… Jésus est doux quand Ses pieds sont attachés par un même clou… Par là, Il semble nous dire :
“Voyez comment un seul et même clou fixe mes pieds, de façon que je ne puisse plus vous quitter, et cela, parce que la miséricorde m’a enchaîné…”
« Comment pourrais-je désespérer de partager le sort des élus, quand je vois le Créateur de l’univers mourir pour moi ? Il a répandu pour moi le sang de Son Côté ouvert ; dès lors qu’Il a payé pour moi une rançon d’un tel prix, comment douter encore que je serai du nombre de ceux qui sont rachetés ? Il a répandu pour moi l’eau de Son Côté ; comme est-ce que je n’espérerais pas être inondé par cette eau salutaire ? Son sang a été répandu pour mon rachat et l’eau pour la purification de celui qui a été racheté. Le sang a libéré le captif et l’eau a lavé celui qui était souillé…
Le pacte de la divine miséricorde
« Seigneur très miséricordieux, très saint et très bon, vous demeurez fidèle au pacte que vous avez conclu avec vos serviteurs ; vous voulez leur faire miséricorde. A ceux qui rentrent en eux-mêmes, vous donnez un cœur et un esprit nouveaux ; vous les établissez dans votre Cœur et dans votre Âme. Donnez-vous à moi et implantez-vous en mon âme.
« Je ne suis qu’un pécheur, mais, à votre appel, je veux revenir au cœur ; je veux retourner à Vous, ô Dieu, qui êtes le cœur par lequel mon âme vit, le cœur qui lui communique la joie, les larmes et l’intelligence. Ce cœur nouveau, ô mon Dieu, daignez, je vous en supplie, le créer en moi.
« Seigneur très doux, vous qui avez voulu que vos mains et vos pieds fussent transpercés par des clous, que votre Côté fût ouvert par la lance et que votre sang fût répandu pour les coupables, lavez mon âme de tous ses péchés dans votre sang. » (Saint Anselme, archevêque, XIe siècle)
(1) Cf. Patrol. Lat., t. CLVIII, col. 761, 771 et 923.
Source : « Exercices Spirituels en l’honneur du Sacré Cœur pour chaque semaine de l’année » par Ch. G. Kanters.