Coeur de Jésus, victime des pécheurs, ayez pitié de nous !
De même que toutes les eaux vont se jeter dans la mer, ainsi toutes les afflictions se réunirent dans le Coeur de Jésus. Il les accepta avec le plus sublime dévouement pressé par Son amour pour nous, amour qui a été jusqu’à l’excès, et pour ainsi dire, jusqu’à la folie : car n’est-ce pas une folie d’amour de la part d’un Dieu, d’avoir voulu se charger de toutes les iniquités du monde afin d’en subir la peine ?
Jésus veut se concilier l’affection de nos coeurs
Jésus-Christ savait bien que tous les sacrifices des boucs et des taureaux, offerts à Dieu par le passé, n’avaient pu réparer les péchés des hommes, mais qu’il fallait une Personne divine pour payer le prix de la Rédemption : aussi que fit-il ?
Il s’offrit lui-même à son Père, pour apaiser son courroux et obtenir notre pardon.
Dans ce but, deux voies se présentaient devant lui, l’une, de plaisir et de gloire, l’autre, de souffrances et d’opprobres ; laquelle choisit-il ? Comme il voulait non seulement nous racheter de la mort, mais encore se concilier l’affection de nos cœurs, il renonça au plaisir et à la gloire, et il choisit les souffrances et les opprobres. (Heb. 12.2) C’est ainsi que cet aimable Seigneur, sans y être forcé, a pris sur lui toutes nos dettes, comme l’exprime si clairement le prophète Isaïe : « Vraiment il a porté nos maladies » (Is. 53.4)
Victime à cause de nos péchés…
Voilà donc le Cœur de Jésus, l’innocence, la pureté, la sainteté même, le voilà chargé de tous les blasphèmes, de toutes les turpitudes, de tous les sacrilèges, de tous les vols, de toutes les impuretés et de tous les crimes des hommes ; le voilà devenu pour notre amour, l’objet des malédictions divines, à cause de nos péchés pour lesquels il s’est obligé de satisfaire à l’éternelle justice ; le voilà chargé d’autant de malédictions qu’il y a eues et qu’il y aura jamais, de péchés mortels commis sur la terre.
C’est dans cet état qu’il se présente à son Père comme coupable et responsable de tous nos crimes, et Dieu son Père le condamne comme tel, à subir la mort infâme de la croix. Ce fut alors que notre Sauveur se prosterna la face contre terre, comme s’il avait eu honte de lever les yeux au ciel, en se voyant chargé de tant d’iniquités. Ce fut alors qu’il éprouva cette immense désolation qui lui fit dire : « Mon âme est triste jusqu’à la mort ».
O Père éternel, comment pouvez-vous voir votre Fils bien aimé dans une si grande affliction !
Je sais bien, dit le Père éternel, que mon Fils est innocent ; mais, puisqu’il s’est chargé de satisfaire à ma justice pour tous les péchés des hommes, il convient que je l’abandonne à toutes les afflictions que ces péchés méritent : « Je l’ai frappé à cause de l’iniquité de mon peuple ». (…)
…pour gagner tout notre amour.
O charité infinie du Cœur de Jésus ! Les médecins font tous leurs efforts pour guérir un malade qu’ils aiment. Mais quel est le médecin qui, pour guérir un malade, prend sur lui-même sa maladie ?
Jésus-Christ est l’unique médecin qui se soit chargé de nos infirmités pour les guérir. Il n’a pas voulu en envoyer un autre pour remplir ce miséricordieux office ; il a daigné venir lui-même, afin de gagner tout notre amour.
Extrait de « Le Sacré-Cœur de Jésus d’après St Alphonse de Liguori », P. Saint-Omer, Rédemptoriste. Titre et intertitres de la rédaction.