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Méditation proposée pour le mois de décembre : la pratique de la dévotion au Sacré Cœur

« Quelquefois, disait sainte Marguerite-Marie, il me semble être une eau tranquille où le soleil prend plaisir à se regarder. » Le soleil, c’est le Cœur de Jésus ; le miroir, c’est notre propre cœur. La première condition pour qui veut honorer le Sacré Cœur, c’est de redoubler d’amour pour la personne de Notre Seigneur, et d’imiter ses vertus. « Mon enfant, donne-moi ton cœur », dit le Seigneur.

Donner notre cœur ! Et comment ? Saint Jean Eudes dit : « Dieu n’exige point qu’on l’arrache de notre poitrine ; non ! Mais il faut lui en donner toutes les affections, les deux grands sentiments qui résument les autres : l’amour et la haine ; l’amour, pour l’aimer de toutes nos forces ; la haine, pour ne détester que le péché qui lui déplaît. »
Dieu veut que nous Lui donnions notre cœur. Il ne s’agit donc pas de le prêter, c’est-à-dire de l’offrir aujourd’hui pour le reprendre demain et le donner au monde ; il le veut sans retour, sans arrière-pensée, pour toujours. Il ne s’agit pas non plus de le mettre en gage ou en location pour retirer en échange des faveurs temporelles. Ceux dont les vertus réclament une rémunération immédiate. Notre Seigneur dit qu’ils auront reçu dès ici-bas leur salaire et leur récompense.

Il faut laisser gagner notre cœur par cette Beauté incréée qui surpasse toutes les beautés terrestres, par cette Bonté immense qui surpasse ce que nous connaissons de plus excellent en ce monde, par cette Perfection sans bornes devant laquelle pâlissent les soleils les plus éclatants. Il faut donner notre cœur, c’est-à-dire aimer Dieu pour Lui, agir par amour, et procurer sa gloire. Il faut aspirer au Ciel non pas seulement pour les jouissances que nous y goûterons, mais surtout parce que nous y serons enfin unis à Dieu sans plus craindre de séparation.

« Désirer le ciel, dit saint Alphonse, moins pour le plaisir que nous y goûterons à aimer Dieu que pour le plaisir que nous y donnerons à Dieu en L’aimant, c’est là le pur et parfait amour. » La possession du bonheur éternel sera pour nous la conséquence de ces dispositions ; cet amour comportera les célestes récompenses par la force des choses, mais nous ne devons pas être nous-mêmes notre seul objectif. Aimer Dieu, du reste, n’est que justice ; nous n’empêcherons jamais que son amour n’ait précédé le nôtre.

On n’aime que ce que l’on connaît bien. Or, Jésus-Christ n’est pas assez connu. « Il en est un au milieu de vous, dit saint Jean, que vous ne connaissez pas. » Étudions donc sa personne divine. Isolons-nous, toutes les fois que nous le pourrons, des choses extérieures et des bruits de la vie ; fermons les yeux aux spectacles de la terre ; et là, dans le silence de notre âme, plaçons-nous devant cette figure auguste dont la beauté efface tout ; elle ne sera pas longtemps sans ravir notre cœur. Représentons-nous le Sauveur dans ses diverses actions ; vivons familièrement avec Lui, même au milieu des nôtres ; parlons-Lui de temps en temps ; faisons-nous une vie intérieure en union avec Lui ; considérons son Cœur sacré comme notre demeure habituelle ; entrons-y en esprit comme dans un lieu de repos. Si la colombe a le creux du rocher pour y faire son nid, si le passereau même a trouvé sa demeure, pourquoi n’aurions-nous pas la nôtre ? C’est ici la demeure que j’ai choisie, je l’habiterai parce que je m’y complais. Bienheureux celui qui habite cette maison (Ps LXXXIII, 5). De toutes les autres on pourra nous chasser ; de celle-là, nul ne le peut. Je m’y réfugie le soir après le labeur de la journée ; je cherche un recoin, un repli de ce cœur si vaste où règne la Divinité, et, perdu dans cette ombre divine, je m’y endors en paix.

Il faut aussi modeler notre cœur sur celui de Jésus. Nous ne pouvons être sauvés que par l’union avec Lui, c’est-à-dire en vivant de sa vie. Rendez, ô Jésus, notre cœur semblable au vôtre ! Notre Seigneur n’a cherché pendant sa vie mortelle que la gloire de son Père qu’Il venait réparer et le bonheur de l’homme qu’Il venait sauver. Ses pensées et ses actes, les joies et les tristesses de son cœur découlent tous de ce double et infini amour. L’amour de Dieu, l’amour des âmes doivent également se partager le nôtre. Faisons souvent la prière que le divin Maître enseigna Lui-même à sainte Marguerite-Marie : Mon Dieu, mon unique et mon tout, vous êtes tout pour moi et je suis toute pour vous.

Sacré Cœur de Jésus, j’ai confiance en Vous !


Source : « Mois du Sacré Cœur de Jésus »