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Méditation de Madame Louise de France sur le nom de Jésus

Louise-Marie de France (1737–1787), dite Madame Louise, fille de Louis XV, en robe de cour tenant une corbeille de fleurs, Jean-Marc Nattier, Château de Versailles (Public domain, via Wikimedia Commons)

La reine Marie Leczinska prenait un singulier plaisir à voir sa fille, Madame Louise, pratiquer ses dévotions avec une pi​é​té authentique. « Je n’aime pas seulement Louise, disait-elle, je la respecte ​.​ »

Dotée d’un esprit charmant, la princesse réjouissait les personnes de son entourage pendant son enfance ​passée à l’abbaye de Fontevrault. Elle faisait ses prières avec une pi​été et un recueillement profond :​ son jeune âge la​ portait parfois à agir en suivant les paroles au pied de la lettre. Un jour, priant toute seule dans son oratoire, elle s’est rappelé de cette phrase de Notre Seigneur : « Lorsque deux ou trois personnes sont assemblées en mon nom, je me trouve au milieu d’elles. » « Venez, dit la petite princesse à une de ses femmes qui se trouvait ​par là, mettez-vous aussi à genoux et priez pour moi, alors Notre Seigneur se trouvera au milieu de nous. »

A la Cour de​ Versailles, la princesse a mené une vie très vertueuse. Sa mère, très attachée à la dévotion au Sacré Coeur, vait​ fait construire un autel surmonté d’un cœur en bronze doré, dont les frais ​avaient été payés ​sur sa cassette personnelle, ​et sur celles du dauphin et de Madame Louise.

Avant sont entré​e​ au Carmel – décision prise pour obtenir la conversion de son père – Madame Louise a composé une série de méditations pour son édification personnelle qui ont été publiées par l’abbé Guillon en 1789. Nous reproduisons de ses pages un hymne dédié au saint nom de Jésus.

O Nom adorable de Jésus ! ​Q​u’il est consolant de rappeler votre souvenir !

Que vous procurez à mon cœur de joies pures ! Non, il n’est point de douceurs qui égalent celles que vous me faites ressentir lorsque je vous invoque, point d’harmonie qui me soit plus agréable, point de parole que j’entende plus volontiers, point de pensée qui m’occupe plus délicieusement, que les hommages rendus au nom de Jésus.

O Jésus, doux espoir des pénitents, que vous êtes propice à l’âme qui vous prie ! Que vous êtes bon pour celle qui vous cherche ! Mais que de faveurs n’accordez-vous point à celle qui est assez heureuse pour vous avoir trouvé ?

Il n’y a point de langue, ni de plume, qui puisse exprimer tout ce que goûte un cœur qui vous aime, ô mon Jésus !

O vous qui devez être un jour notre éternelle récompense, soyez dès à présent notre trésor et notre bonheur, et qu’à l’abri des mérites de votre saint nom, nous trouvions, divin Jésus, un asile dans votre cœur miséricordieux !

Le Dieu tout puissant a fait de grandes choses en moi, et son nom est saint.
Que le nom du Seigneur soit béni, dès à présent, et dans tous les siècles.

Oraison

O Dieu ! qui avez donné au genre humain votre Fils unique pour Sauveur, et qui avez voulu qu’il fût appelé du nom de Jésus ; faites-nous la grâce de jouir dans le Ciel de la vue de Celui dont nous honorons le nom sur la terre. C’est ce que nous vous demandons par ce même Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui vit et qui règne avec vous, et avec le Saint-Esprit, vrai Dieu, pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Pour votre saint nom que j’invoque de tout mon cœur, vous me pardonnerez mon péché ; il est grand, et j’ai besoin d’une aussi puissante intercession.


Source : « Méditations de Madame Louise de France », par l’abbé E. Bernard.